Quelle protection respiratoire en Aérogommage ?

Par |2024-02-28T14:02:37+01:0016/01/23|Protection respiratoire|

QUELLE PROTECTION RESPIRATOIRE EN AEROGOMMAGE ?

« CHOISIR » SANS SAVOIR N’EST PAS CHOISIR !

L’idée, ici, n’est pas de traiter des différentes protections respiratoires de manière exhaustive.

En effet, l’INRS a déjà réalisé des travaux et édité un document de 68 pages particulièrement bien documenté
« Les Appareils de protection respiratoire – choix et utilisation – Ed 6106 par M.GUIMON – Aout 2019 »

« Celui-ci peut être visualisé sur le site de L’INRS, et téléchargé, en format pdf, pour un usage strictement personnel. »
« Les productions de l’INRS ne sont pas dans le domaine public. Elles sont protégées par le droit d’auteur, conformément au Code de la propriété intellectuelle ».

Pour rappel :

L’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ((INRS) est une association loi 1901, sans but lucratif, soumise au contrôle financier de l’État.

Différentes CARSAT (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail), CRAM (caisse d’assurance régionale maladie) ont fait de même. D’autres organismes comme l’OPPBTP sont constamment « sur la brèche » pour vous informer …

N’hésitez pas à les consulter, prendre connaissance des dernières directives en matière de protection ou leur demander conseils… L’INRS a d’ailleurs mis en place un service d’aide aux entreprises et salariés en matière de prévention. Vous pouvez le consulter ici sur le site de l’INRS.

A SAVOIR

Au-delà du devoir d’information,
tout vendeur professionnel a un devoir de conseil !

Euh… oui mais EN PRATIQUE ?

Cela veut dire que le vendeur doit se renseigner sur vos besoins ET s’assurer DE L’ADEQUATION du matériel proposé à l’utilisation qui en est prévue.

S’il ne le fait pas, il engage sa
Responsabilité Délictuelle

Chez Phil’s Aérogommage,
nous pensons qu’avant même d’être un devoir de conseil,
vous informer des risques encourus par l’absence ou l’inadéquation de votre protection respiratoire
(entre autres protections) est un DEVOIR MORAL
(on parle de santé quand même !) – ci-après une vidéo présentant les dangers constitués par les poussières de bois

Dès 2015, à réception du rapport de notre service de santé du travail concernant les taux d’empoussièrement enregistrés par photomètre dans notre atelier (*), nous alertions tous prospects nous demandant informations et devis matériels et EPI.

En 2019, nous portions l’information aux plus grand nombre en éditant notre article sur notre site “Garnet versus Olivine“, et prenions également des dispositions écrites pour attirer votre attention, sur tous nos devis, mentionnant la nécessité d’une protection respiratoire à ventilation assistée (à minima) – voire une adduction d’air respirable (NF-EN12021) – en aérogommage, et ce, quel que soit l’abrasif utilisé.

Pour rappel de cet article et de ses extraits :
Les poussières dites « alvéolaires », les plus fines, INVISIBLES à l’oeil nu mais mesurables et quantifiables à l’aide d’un photomètre sont, elles, particulièrement préjudiciables.

Rappel sur la silicose pouvant être entraînée par l’utilisation de sable dont le taux de silice libre est > 5% (utilisation strictement interdite – cf article 4 du décret 69-558 du 06 juin 1969) : 3 formes existent : chronique, accélérée et aigüe. La plus courante étant la chronique, se déclarant généralement 10 ans après une exposition de faible niveau aux poussières alvéolaires de silice libre…

 

(*) ces données, résultent des mesures effectuées dans le cadre des activités et du contexte de notre entreprise en 2015 et des recherches effectuées par le service de santé du travail auquel nous étions alors affiliés, dans le cadre de sa mission.

Elles sont transmises à titre indicatif et ne sauraient remplacer les mesures à effectuer au sein de votre établissement et de données éventuellement plus actuelles sur le sujet.  

Pour information, 2 des nombreuses missions des services de santé au travail sont : 

  • l’aide pluridisciplinaire à l’entreprise pour l’évaluation et la prévention des risques professionnels ,
  • le conseil aux employeurs sur les dispositions et mesures pour éviter ou diminuer les risques professionnels.

N’hésitez pas à consulter le SST auquel vous êtes affilié, ou un organisme agrée pour vous accompagner. 

Extraits d’articles du code du travail à connaitre :

Article L4161-1

Constituent des facteurs de risques professionnels au sens du présent titre les facteurs liés à :
2.a) Agents chimiques dangereux, y compris les poussières et les fumées ;

Article L4121-1

L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent :
1° Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l’article L. 4161-1

Article L4121-2

L’employeur met en oeuvre les mesures prévues à l’article L. 4121-1 sur le fondement des principes généraux de prévention suivants :
2° Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
6° Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;
8° Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ;

Article L4121-3

L’employeur, compte tenu de la nature des activités de l’établissement, évalue les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, y compris dans le choix des procédés de fabrication, des équipements de travail, des substances ou préparations chimiques, dans l’aménagement ou le réaménagement des lieux de travail ou des installations, dans l’organisation du travail et dans la définition des postes de travail.
Apportent leur contribution à l’évaluation des risques professionnels dans l’entreprise :
3° Le service de prévention et de santé au travail auquel l’employeur adhère.

Article L4121-3-1

I.-Le document unique d’évaluation des risques professionnels répertorie l’ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés les travailleurs et assure la traçabilité collective de ces expositions.

IV.-Les organismes et instances mis en place par la branche peuvent accompagner les entreprises dans l’élaboration et la mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels prévu au I, dans la définition du programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail prévu au 1° du III ainsi que dans la définition des actions de prévention et de protection prévues au 2° du même III au moyen de méthodes et référentiels adaptés aux risques considérés et d’outils d’aide à la rédaction.

Article R4412-6

Pour l’évaluation des risques, l’employeur prend en compte, notamment :

1° Les propriétés dangereuses des agents chimiques présents sur les lieux de travail ;
2° Les informations relatives à la santé et à la sécurité communiquées par le fournisseur de produits chimiques en application des articles R. 4411-1-1R. 4411-73 et R. 4411-84 ;
Les renseignements complémentaires qui lui sont nécessaires obtenus auprès du fournisseur ou d’autres sources aisément accessibles ;
4° La nature, le degré et la durée de l’exposition ;
5° Les conditions dans lesquelles se déroulent les activités impliquant des agents chimiques, y compris le nombre et le volume de chacun d’eux ;
6° En cas d’exposition simultanée ou successive à plusieurs agents chimiques, les effets combinés de l’ensemble de ces agents ;
7° Les valeurs limites d’exposition professionnelle et les valeurs limites biologiques fixées par décret ;
10° Les travaux conduits et propositions émises par les intervenants en prévention des risques professionnels mentionnés à l’article R. 4623-26.

VENTILATION ASSISTEE ?

ADDUCTION D’AIR ?

Euhhh….. oui…..

Mais c’est quoi ?

Alors allons-y … Tout d’abord, partageons quelques notions importantes pour y voir plus clair :

L’INRS, dans son document « LES APPAREILS DE PROTECTIONS RESPIRATOIRES » vous propose un schéma plus exhaustif que le nôtre mais nous avons délibérément choisi de faire plus simple ici et nous ne traiterons finalement que des poussières dans le cadre d’un décapage par aérogommage :

APPAREILS FILTRANTS

“ici, on épure l’air ambiant”

Ventilation libre
Dit aussi
“à pression négative”

Ces protections respiratoires, même avec filtre P3 ou P3R, sont insuffisantes en aérogommage compte-tenu des taux d’empoussièrement enregistrés, largement > VLEP
(valeur limite d’exposition professionnelle d’un polluant)

Ventilation assistée
Dit aussi
“à pression positive”

En cas de port du ½ masque, lunettes avec kit mousse et pare visage sont indispensables
Attention, ces protections ne doivent pas être utilisées dans des lieux appauvris en oxygène

APPAREILS ISOLANTS

“avec un apport d’air ou oxygène”

Non Autonome
ici Adduction d’air comprimé

Attention,
pour vous fournir en air respirable
(terme employé souvent à tort) votre borne de filtration doit être normée NF-EN12021.
Ce n’est pas le cas ici

Autonome
Exemple

Quelques autres notions importantes
avant de revenir sur l’adduction d’air comprimé, et l’air respirable :

Pour les filtres : 3 niveaux de protections :
-P1 : protection faible 80% seulement des aérosols(*) sont arrêtés – inadapté pour l’aérogommage
-P2 : ici, c’est 94% des aérosols qui sont arrêtés – inadapté également pour l’aérogommage
P3 : protection haute – 99.95% des aérosols sont arrêtés – c’est celle-ci qu’il vous faudra retenir (uniquement en
ventilation assistée – à pression positive hein… Oubliez la pression négative si vous souhaitez prendre soin de votre
santé (nous verrons ce qu’utilise l’adduction d’air un peu plus loin).

(*) par aérosols : il faut entendre

« toute suspension de particules solides, ou liquides dans un milieu gazeux, ayant une vitesse de chute négligeable <0,25m/s ».

Nous pourrions aller plus loin dans la définition mais nous nous contenterons de retenir, dans le cas qui nous préoccupe, qu’il s’agit de poussières, dont les plus nocives, dites alvéolaires (les plus fines, invisibles à l’oeil nu).

A SAVOIR

Ne jamais laisser son masque, casque ou cagoule sur son chantier d’aérogommage.
Les particules les plus fines peuvent mettre plus de 48h pour retomber au sol, et ainsi, contaminer votre équipement.

Après le chiffre 3, vous pouvez lire : « NR » pour « non réutilisable » avec une durée MAXI de 8h sur une journée (en 1 seule fois et non répartie sur plusieurs jours) ou « R » pour « réutilisable ». Nous passerons sur les détails…

Plusieurs propriétés entrent en compte dans l’efficacité de vos filtres : RDV page 12 et 13 du document de l’INRS dont nous avons partagé le titre en début d’article pour en savoir +.

CE QU’IL FAUT RETENIR
Ne jamais « souffler » ses filtres pour les décolmater.
Vous détruiriez alors leurs propriétés, et ainsi, leur efficacité à arrêter les particules…
ATTENTION A LA CONSERVATION DE VOS FILTRES ET LEUR DATE DE PEREMPTION :
3 à 5 ANS NON OUVERTS – 6 MOIS MAX UNE FOIS OUVERT (Il ne s’agit pas là des temps d’utilisation mais de conservation !…)

VENTILATION ASSISTÉE

Quelles autres précautions ?

Exigez des détails écrits sur vos devis et vérifiez la bonne adéquation de la cagoule qui vous a été chiffrée . Certains de nos clients ont reçus d’autres devis avec filtres P3R (jusque-là tout va bien…) ET une cagoule TH2 ?!!…Autrement dit insuffisante…

Pas de panique… on vous explique :

En ventilation assistée, les masques et ½ masques, casques, et cagoules, ont eux aussi droit à leur classement et un marquage indiquant leur efficacité. Celui-ci diffère des filtres (P1, P2,P3).

Ainsi pour :
– les masques et ½ masques, vous pourrez lire « TM » (Turbo Mask) puis 1,2, ou 3, selon leur efficacité
– les cagoules ou casques, vous pourrez lire « TH » (Turbo Hood) puis 1,2, ou 3.

Une dernière chose… RDV au tableau 13 pages 29 à 31 du document INRS (qu’est-ce qu’ils sont biens ces gens-là…)
Plus sérieusement…leurs littératures sont excellentes alors n’hésitez pas à les consulter, voire les acheter – leurs prix sont franchement très abordables…).

Vous pourrez y découvrir un exemple typique de la contre-indication d’une pièce faciale de type masque ou ½ masque,

CE QU’IL FAUT RETENIR

Pour votre protection respiratoire à ventilation assistée, veillez à choisir un masque ou ½ masque « TM3 » avec des filtres P3
Si vous choisissez une cagoule ou un casque celui ci devra être « TH3 » avec des filtres P3

Ah… au fait en Ventilation assistée, les appareils sont pour vus d’alarmes de colmatage des filtres

les porteurs/ses de barbe (nous tenons à ne faire aucune discrimination ) n’auront plus qu’à choisir entre un casque (ou cagoule) et leur barbe ! En effet, le défaut d’étanchéité en résultant viendrait compromettre leur protection.

Et l’adduction d’air
dans tous ça ?

NF- EN12021 – C’est l’info à retenir – on vous dit pourquoi :

C’est elle qui définit la qualité de l’air comprimé que doit recevoir votre appareil de protection respiratoire isolant. Pour correspondre à cette norme, la « borne de filtration » de l’air provenant de votre compresseur, comporte plusieurs « étages » de filtrations ET doit traiter des gaz toxiques comme le Co et le Co2.
On parle alors de borne d’air respirable. Ce terme « air respirable » ne peut être utilisé pour une borne ne répondant pas aux exigences de la norme NF-EN12021.

Comme ça, ça parait simple ! oui mais…
Le problème est que beaucoup d’infox et défauts de langage circulent sur le net, vous présentant çà et là des bornes dites « d’air respirable » alors qu’elles ne le sont pas ! Même certains fabricants utilisent le terme, pour vous préciser ensuite, un peu plus loin, que la bonne ne traite pas le Co, ni le Co2. Bon… au moins, ils le précisent ! c’est déjà ça.

Mais alors comment savoir si c’est bien une
borne d’air respirable ?

C’est simple : elle doit être clairement identifiée comme telle et comporter une identification du fabricant mentionnant NF-EN12021. Si cette mention n’apparait nulle part, c’est qu’elle ne l’est pas !

Un moyen simple de vérifier l’information ? RDV sur le site du fabricant et demandez une fiche technique indiquant la norme à laquelle répond votre matériel !…

Un indice pour flairer l’infox ? ce type de borne, dite d’air respirable – NFEN12021, coûte la bagatelle de 3300 et + € HT…

D’autres bornes sont présentes sur le marché.

Ce type de borne est souvent présentée comme délivrant de l’air respirable .

Or , cette borne ne traite ni ,Co, ni Co2, et ne répond pas à la norme NF- EN12021, tout comme celles de ses confrères (rouge, blanche, ou autre)…

CE QU’IL FAUT RETENIR

Ne jamais brancher directement son casque à la sableuse ou l’aérogommeuse.

Un filtre à charbon n’offre pas une filtration suffisante, loin de là !…

Le « GX4 monitor » Détecte mais ne traite ni le Co, ni le Co2

Elle présente néanmoins certaines caractéristiques intéressantes .
Sa cartouche de filtration présente 6 étages (l’un des rares modèles à en présenter plus de 4). Et C’est là que commencent les confusions, défauts de langage et, malheureusement aussi, les offres peu scrupuleuses… La qualité de filtration de cette borne permet d’accéder à un air correspondant aux standard exigés pour pouvoir les respirer sans pour autant vous prémunir du risque d’intoxication, ni pouvoir bénéficier de cet appellation usurpée « air respirable » puisque, pour cela, il faudrait également qu’elle traite le Co et le Co2.
On peut néanmoins lui adjoindre un « GX4 monitor » capable de détecter, en temps réel, jusqu’à 4 gaz différents.  
Une alarme sonore à laquelle vous pouvez joindre une alarme visuelle, retentira en cas d’anomalie. Mais même cette option, certes nettement moins onéreuse qu’une borne d’air respirable, a un coût (plus de 1900€ HT); ce qui tend à expliquer pourquoi bon nombre d’aérogommeurs font l’impasse sur cette option qui, pour nous, ne devrait pas en être une quand on sait ces gaz, toxiques, inodores et potentiellement mortels…Un bémol sur cet équipement : Il n’a pas encore son CE… A suivre donc…

 

Nous avons tenté de faire + court mais rude était la mission… Nous espérons vous avoir permis d’y voir + clair en matière de protection respiratoire convenant aux opérations d’aérogommage et ainsi pouvoir vous permettre un choix éclairé – VOTRE choix.

Nous restons, bien évidemment à votre entière disposition pour toute information complémentaire. N’oubliez pas… différents organismes, dont publics, se tiennent à votre disposition pour vous accompagner…Un petit mot pour une association dont le président, Frédéric Pellerin, oeuvre avec force d’implication et de conviction pour porter l’information au plus grand nombre :
https://www.facebook.com/association.aff et https://aerogommage-france.fr/